Régimes spéciaux: le social n'est vraiment pas une spécialité du Sarkoland

    Généralement, à situation délicate, approche délicate. Mais, est-ce une manoeuvre destinée à diviser les syndicats à un moment donné, une stratégie visant à faire passer Fillon pour le méchant et Sarko pour le gentil, le besoin pressanr pour Fillon d'exister, ou tout simplement une éternelle habitude de la droite, toujours est-il que Fillon a réussi à embraser les poudres qui pourraient être son futur bûcher!

Le fond n'est même pas abordé, simplement, la négociation n'apparaît jamais comme un prélable chez ces personnes-là, alors même que la loi le prévoit explicitement, celle-là même que Villepin avait lui aussi oubliée lors de la mise en place du CPE. Hors la loi, nos ministres de droite?
Ou bien laisserait-il la négociation se porter sur le fait de savoir s'il s'agira d'une loi ou d'un décret?

La déclaration de notre Premier invisible laissant entendre que le fond était prêt: que nous prépare-t-il donc? La nécessité d'une réforme des régimes spéciaux semble acquise, certes; mais s'il s'agit tout simplement de supprimer les régimes spéciaux de retraite sans se pencher plus loin sur la problématique des retraites, Sarko et son collabo n'aurons alors fait que revenir sur des acquis, qui tiraient, à l'époque de leur création, leur justification de la réalité du travail: ce serait la mise en application du travailler plus, sans son corollaire "gagner plus"! Age minimum de départ à la retraite repoussé à 60 ans pour tous, 40 annuités pour une pension de retraite pleine (ce qui ne signifie pas nécessairement correcte...)!

Or, le coeur du problème est bien dans ce reflet de la réalité du travail qui doit être pris en compte: travailler 40 ans à la chaîne n'a pas les mêmes effets sur la santé que 40 ans de travail en bureau! Il doit donc être mis fin aux régimes spéciaux en vigueur pour réadapter, revoir de fond en comble le système des retraites en prenant en compte la pénibilité du travail, par la négociation sociale bien sûr.

Mais avant toute réforme des régimes spéciaux, il y a un point essentiel sur lequel il serait bon de revenir: c'est l'hypocrisie de la droite et du Medef à vouloir sans cesse raboter les régimes de retraite alors que l'emploi des plus de 55 ans est un des plus faibles d'Europe. Quelle utilité d'augmenter le nombre d'années de cotisation si c'est pour laisser au chômage, c'est-à-dire une situation ô combien inconfortable, ces personnes-là un peu plus longtemps!

L'effort et la rupture peuvent être envisageables dans ce sens-là aussi: de la clarté, sans démagogie ni hypocrisie! Grande utopie...