Pour relancer l'économie, Sarko veut brader l'Etat
Alors que les universités se bloquent une à une pour protester contre la loi d'autonomie des universités, un autre front s'ouvre, et ce de manière plus discrète, puisque la presse n'est pas particulièrement bavarde: des structures telles que l'université pourrait bientôt se voir gérées par ce que l'on appelle des "partenariats public-privé" ou PPP!
Qu'est-ce à dire que ce charabia? Deux exemples très simples: l'eau et l'autoroute. Dans le cas de l'eau, quand on habite pas une ville qui gère l'eau via une régie, comme à Nantes, ce sont des entreprises telles que Véolia ou Suez qui les gèrent; en ce qui concerne les autoroutes, avant qu'elles soient vendues, elles étaient gérées par des entreprises. Dans ces deux cas-là, on ne parle pas de PPP, mais de délégation de service public, et c'est l'usager qui paye l'utilisation du service. Avec le PPP, c'est la collectivité qui paiera.... plus cher!
Le problème avec ce type de montage, c'est que bien souvent le coût engagé via un PPP est plus élevé que dans le cas où seule la collectivité gère. Le Canada est un pays où le PPP est très développé et où une étude a été menée: l'avantage mis en avant pour défendre le PPP, c'est que cela permet de financer les infrastructures; cependant, comme le rapport le souligne, le problème du financement se maitient, puisque l'entreprise privée qui investit attend un retour sur investissement. Est ensuite avancé le désormais traditionnel argument de la flexibilité: mais il semblerait, au vu de ce qui se passe au Royaume-Uni, que cela induise en fait plus de rigidité sur le long terme en ne permettant pas de s'adapter aux circonstances imprévues! Et le rapport en rajoute: limitation de la transparence, concentration des entreprises (à l'exemple de nos bonnes entreprises Veolia et Suez!!!); ce qui va avec tout ça: la corruption.
Au final, l'intérêt est très limité: les réels avantages sont tirés par les grosses entreprises qui, comme Bouygues, sont des amies de... Sarko. Mais ces PPP pourraient toucher un grand nombre d'infrastructures, comme au Royaume-Uni ou au Canada: outre les univesités, les prisons, les hôpitaux, les gendarmeries etc. Ce projet de loi, qui devrait passer rapidement, selon les desirata du petit agité, serait paraît-il un moyen de relancer la croissance, mais il ne faut pas se tromper, c'est surtout un moyen d'ôter aux collectivités des moyens d'action et de décision et d'enrichir les amis de Sarko!!!